Á propos de Flavio-Shiró


Flavio-Shiró (à droite) avec Inimá de Paula, Rio de Janeiro, 1949


Flavio-Shiró à Santa Teresa, Rio de Janeiro, vers 1950


Flavio-Shiró à Pituba, Bahia,1960


Dans son atelier à Paris
La rigueur de sa pratique fait de lui un maître de la peinture latino-américaine: son œuvre témoigne d’une profonde sagesse, présente tout au long d’une trajectoire vive et ininterrompue de plus de 70 ans. Il est parmi les peintres brésiliens les plus érudits du vingtième siècle, un paradigme de la valeur de la peinture dans le monde contemporain. Flavio-Shiró est un artiste culte, un peintre pour les peintres.
      Paulo Herkenhoff, Rio de Janeiro 2018

Né au Japon, élevé au Brésil, épanoui en France, Flavio-Shiró, aussi loin que le regard puisse porter, est une de ces figures rares qui existent, autant comme artiste que comme être humain. Non seulement il est l’un des peintres les plus cathartiques en activité dans le pays, mais en plus, il est l’un des rares à transmettre des concepts sur l’art et des idées concernant l’humanité et l’état du monde.
      Miguel de Almeida, Rio de Janeiro 2008

Flavio-Shiró s’est parfois décrit comme un banian qui aurait des racines aériennes dans trois continents : le Japon de sa naissance et de la tradition familiale, le Brésil et la France. Du Japon il tient une sagesse ancestrale et cette maîtrise du mouvement. Le Brésil et la France ont imprégné sa peinture de leurs lumières, l’une tropicale, verticale et envahissante, parfois aveuglante, l’autre plus douce et caressante. De ces influences croisées lui vient son œuvre actuelle, toujours une voix du mystère, nuancée, faite de transparences et de concomitances.
      Vera Pedrosa, Paris 2007

(…) En tant que peintre, le génie de Flavio-Shiró réside peut-être dans sa capacité à réconcilier les questions liées à l’abstraction et à la figuration. L’artiste réussit à explorer les points forts de l’art tant oriental qu’occidental, sans subordonner l’un à l’autre. Comme s’il invoquait des figures énigmatiques de l’inconscient collectif de l’humanité, il permet à ses formes de représenter des archétypes d’émotions, de mouvements et de transitions universelles.
      Nancy Shalala, Toquio 1993

L’art, pour ceux qui le pratique comme Flavio-Shiró, motivé par des plongeons abyssaux, est l’opposé du ludique, du divertissement, du plaisir pour devenir plus que jamais un processus de connaissance, d’appréhension et de maîtrise de la réalité.
      Olívio Tavares de Araujo, São Paulo 1985

Flávio-Shiró considère la toile comme un être vivant. Avant de projeter sur le lin son alchimie de textures, il aime le froisser, le salir. Il superpose couche sur couche, geste sur geste, jusqu’à ce que la toile soit ondulée, une plaie ouverte. Pour tous ceux habitués à l’art généralement aseptisé des Japonais, la peinture de Flávio-Shiró dérange, perturbe, désoriente. En fait, ce n’est pas une peinture apaisante et décorative; ce n’est pas un arc-en-ciel. C’est une peinture qui exige de la réflexion.
      Federico Moraes, Rio de Janeiro 1986

La gestualité, le tracé pulsionaire se sont chez beaucoup enlisés dans les sables mouvants de la répétition, du signe désincarné. Avec Flavio-Shiró, le geste irrigué par les eaux sauvages du mythe, n’a cessé de s’épanouir en une vaste, verte, vive cosmogonie, en une tapisserie dont chaque fil est un cri, un soleil, un accouplement, une naissance, un combat de géants, tout comme là-bas, dans cette Amazonie réelle et rêvée s’entrelacent sans fin en se déchirant voluptueusement le cobra et la fleur, le jour et la nuit, le sein et la fourmi vorace, la mort et la vie.
      André Laude, Paris 1983

(…) Cauchemar et chant primitif, le monde de Flávio-Shiró est indéfinissable et inquiétant. Il faut l’apprivoiser pour qu’il s’ajoute à la connaissance de ceux qui le contemple. Un Odilon Redon occulte flotte dans le faste de ces couleurs tellement imprégnées de rêves palpables qui transfigurent la texture de la peinture et lui prête sa substance magique.
      Jacques Michel, Paris 1983

Flávio-Shiró (…) appartient à la famille des Goya, des Soutine et des Bacon: il est mû par un sentiment dramatique, même tragique, qui l’amène à dépouiller les formes de toute apparence complaisante pour les dévoiler comme le butin d’une recherche incessante.
      Ferreira Gullar, Rio de Janeiro 1981

(…) Toutefois, il faut insister sur le fait que son œuvre, au-delà de ses rythmes et de l’interaction de ses forces, est chargée d’un contenu significatif, d’une mythologie personnelle extrêmement fascinante où les divinités gardiennes de temples s’unissent avec une extraordinaire faune amazonienne.
      Gerald Gassiot-Talabot, Paris 1965

Flávio-Shiró a compris que l’art ne peut vivre sinon nourri de vérité, que sa peinture n’existerait pas s’il n’y insufflait pas sa propre vie, ses idées, ses sentiments, tout ce qui fait de lui un homme, un artiste différent des autres.
      Georges Boudaille, Paris 1962

Sans doute, son art impétueux, plein de substance lyrique, reflète une pensée à la fois intuitive et irrationnelle qui s’explique plus par l’atavisme de son auteur que par l’évocation d’une ligne philosophique telle que celle de Kierkegaard. Il appartient à une génération effervescente, appelée à succéder à la splendide floraison de tempéraments complexes et hétérogènes, tels que Fautrier et Fontana, Pollock et Dubuffet.
      Walter Zanini, Londres 1959

LIVRES

Flavio-Shiró, Edições Pinakotheke, 2018
212 p. ISBN 978-85-7191-103-1

O ano do dragão, Flavio-Shiró
Contra Capa, 2012
96 p. ISBN 978-85-7740-131-4

Promenades au Louvre en compagnie d’écrivains, d’artistes et de critiques d’art
Jean Galard, Edition Robert Laffont, 2010
1278 p. (pp.112-13 p.360)
ISBN: 978-2221106549

Flavio-Shiró pintor de três mundos 65 anos de trajetória,
Instituto Tomie Ohtake, 2008
208 p. ISBN 978-85-88728-10-3

Flavio-Shiró, Miguel de Almeida, Coleção Arte de Bolso,
Lazuli Editora, Companhia Editora Nacional
, 2008
127 p. ISBN 978-85-7865-012-4

Flavio-Shiró, Salamandra, 1990
192 p.